sabato, Novembre 23, 2024

Un nouveau SMS révèle les consignes strictes données aux chroniqueurs de Cyril Hanouna avant la diffusion

D’autres SMS, consultés par Complément d’enquête, montrent que des éléments de langage sont transmis aux chroniqueurs avant leur diffusion à l’antenne.

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Extrait de la présentation "Ne touche pas à ma télé"soumis par Cyril Hanouna, le 17 novembre 2022. (ROMAIN DOUCELIN / HANS LUCAS / AFP)

Il y avait quelque chose qui m’attristait vraiment dans tout ce que je voyais. C’est quand on dit qu’on est ventriloque qu’on est [réagit] Sur commande. (…) C’est une insulte pour nous, et c’est un mensonge absolu ! Jeudi 30 novembre Sur le tournage du film « Touche pas à mon poste » (« TPMP »), Géraldine Maillet n’a pas perdu son sang-froid. Quelques heures avant la diffusion du numéro « Poursuite de l’enquête » consacré à Kirill Hanouneh, l’écrivain réagit à ce que nous avons révélé sur le déroulement… Des instructions écrites sont envoyées aux collègues avant leur arrivée sur le plateau.

Dans le documentaire, cette pratique apparaît notamment lors d’une série de l’émission visant Arthur, l’un des plus grands rivaux du présentateur. “Concernant Arthur, Cyril souhaite qu’on le dise.”, d’où les détails de l’échange de SMS consultés par « Further Investigation ». Sur le plateau, les destinataires de ces lettres, Bernard Montiel et Guillaume Jeanton, répètent les éléments de langage transférés dans la parole.

Cette situation n’est pas du tout isolée. Nous avons effectivement récupéré des dizaines de SMS échangés entre la production TPMP et ses chroniqueurs. Ces lettres montrent comment les discussions entre la star de C8 et ses interlocuteurs sont réglées d’avance.

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“C’est un deal avec Cyril et Bolloré.”

L’un de ces SMS est adressé directement à l’écrivaine Géraldine Maillet. Le 7 octobre 2019, la production lui envoie des éléments linguistiques pour développer le film Sœurs d’armes Par Caroline Forrest, dont nous devons parler sur le plateau “comme [d’]Préféré”. La production insiste : l’éloge est « Faire face à Cyril [Hanouna] et autres [Vincent] Boloré, Par conséquent, le propriétaire de la chaîne “Il faut vraiment le faire”.

Dans un deuxième SMS envoyé le même jour, il a encore été confirmé que les éléments de langage provenaient de Vincent Bolloré. “Pour le film : très important car c’était une demande de Bolloré. (…) Il faut vraiment regarder ce que disent les critiques et c’est vraiment un film coup de coeur.”écrit la production.

Capture d'écran d'un message de production "Ne touche pas à ma télé" Envoyé à un chroniqueur avant la diffusion, le 7 octobre 2019. (France TV)

Ces instructions contredisent les recommandations établies par l’Arcom, qui garantissent que les contributeurs n’interfèrent pas directement avec le contenu éditorial du média. « L’éditeur du service de communication audiovisuelle garantit que les informations et les programmes auxquels il contribue sont diffusés dans des conditions garantissant l’indépendance de l’information, notamment au regard des intérêts économiques des actionnaires et des annonceurs.stipule que Article 4 du délibéré de police audiovisuel Lié à l’intégrité et à l’indépendance de l’information.

Pourquoi Vincent Bolloré voulait-il le film ? Sœurs d’armes Avez-vous un bon avis sur le groupe « TPMP » ? Le milliardaire breton n’a pas répondu à nos sollicitations. Une chose est sûre : en tant que propriétaire de Vivendi et de sa filiale Canal+, Vincent Bolloré cofinance une centaine de films français par an. Ainsi la chaîne fut l’un des principaux financiers du long-métrage de Caroline Forrest. Contactée par “Complément d’enquête”, Géraldine Maillet confirme… “Il prétend totalement avoir dit quelque chose de bien.” À l’antenne “qui est cette femme [Caroline Fourest] Et son film. Elle affirme que ses critiques concernaient son libre arbitre et non des instructions.

“Nous ne devrions certainement pas parler de ça.”

Un autre SMS, envoyé début 2020 et obtenu par le « Supplément d’enquête », met en lumière cette pratique. C’est encore une question de cinéma. Cette fois, la production de « TPMP » interdit totalement aux chroniqueurs de parler d’une polémique largement relayée par la presse à l’époque : le César du meilleur réalisateur décerné à Roman Polanski pour le film le 28 février 2020. accuser.

Sur le tournage de Touche pas à mon poste, aucune mention n’a été faite de cette récompense, qui a fait scandale lorsque plusieurs femmes ont accusé le réalisateur de viol ou d’agression sexuelle. Le message de la production à de nombreux chroniqueurs est sans ambiguïté : “Attention, quand on parle d’attentats dans le sport, etc., l’idée vient à l’esprit de revenir à Cesare, à Polanski (…) Il ne faut pas parler de ça en particulier.”

Capture d'écran d'un message de production "Ne touche pas à ma télé" ce spectacle "Enquêtes supplémentaires" Il a pu obtenir.  (France Télévision)

Pourquoi demandez-vous spécifiquement de ne pas parler de cet épisode ? Vincent Bolloré lui-même, producteur de concerts via Vivendi et Canal+, est-il encore à l’origine de ces instructions ? Les « investigations complémentaires » n’ont pas trouvé de réponse dans les SMS consultés.

Ne critiquez pas Alexandre Benalla

Une autre lettre, plus ancienne, révèle que ces instructions étaient parfois liées à la politique. On sait aussi que cette pratique était en place lorsque Cyril Hanouna a lancé l’émission de débat politique « Balance ton post ! En 2018. Selon la lettre que nous avons reçue, les chroniqueurs ne devraient certainement pas dire du mal d’Alexandre Benalla, un ancien proche d’Emmanuel Macron filmé en train de commettre des violences le 1er mai 2018. La raison a-t-elle été invoquée ? Cyril Hanouna a souhaité l’inviter à l’émission. “Pour tout le monde, Cyril parlera probablement de Benalla ce soir. Il ne faut pas le tabasser parce qu’ils essaient de le faire entrer au BTP. [Balance ton post]faisant référence à un SMS reçu par des chroniqueurs.

Capture d'écran d'un message de production "Ne touche pas à ma télé" Pour les chroniqueurs acquis par l'émission "Enquêtes supplémentaires".  (France Télévision)

Tout semble être prétexte à encadrer les propos de l’équipe. En août 2019, la campagne publicitaire de Dior pour son parfum « Le Nouveau Sauvage » mettant en scène Johnny Depp avait suscité la polémique. Sur les réseaux sociaux, la maison de luxe est accusée “racisme” Et basé sur “la colonisation” Vers les peuples indigènes d’Amérique. Mais, chez TPMP, les chroniqueurs ont été explicitement chargés de discréditer la polémique, illustrant un message de la production :

Capture d'écran d'un message de production "Ne touche pas à ma télé" Envoyé par la société de production à propos d'une publicité avec Johnny Depp.  (France Télévision)

“Quant à la polémique autour de Dior (une pub sauvage avec Johnny Depp), on m’a dit de vous dire qu’il fallait dire que c’était ridicule.”

Ces consignes ont-elles été appliquées par les historiens, comme ce fut le cas pour la séquence évoquant Arthur ? Les rediffusions des programmes en question n’étant plus disponibles, l’Enquête Complémentaire n’a pas pu les vérifier.. Elle met cependant en lumière le contrôle de ce qui se dit à l’antenne, un point sur lequel s’est opposé l’avocat de Cyril Hanouneh. Il a été contacté Par un « complément d’enquête », ce dernier assure, en effet, que tous les chroniqueurs sont libres de leurs commentaires.

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