“Si je n’avais pas mal réussi dans la vie, je n’aurais pas réussi dans ce rôle.”

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“Si je n’avais pas mal réussi dans la vie, je n’aurais pas réussi dans ce rôle.”
La photo est accrochée

Joël Saget/AFP

HEntre deux représentations avec Michel Houellebecq, et dans la foulée de l’horrible “La Tour”, Guillaume Nicolò continue de surprendre avec “La Petite”, dont la forme très traditionnelle dément l’audace de son cinéma habituel.

Entre drame et comédie, et malgré sa tendance à tomber dans la caricature, le film recèle de beaux moments…

La photo est accrochée
La photo est accrochée

Joël Saget/AFP

HEntre deux représentations avec Michel Houellebecq, et dans la foulée de l’horrible “La Tour”, Guillaume Nicolò continue de surprendre avec “La Petite”, dont la forme très traditionnelle dément l’audace de son cinéma habituel.

Entre drame et comédie, et malgré sa tendance à tomber dans la caricature, le film recèle de beaux moments grâce au duo formé par Fabrice Luchini et Maria Taquin. En plus d’explorer le thème du deuil cher au réalisateur.

Vous êtes un artiste qui aime les mots et les grands auteurs comme Céline ou Jean de La Fontaine… Mais la démarche est-elle la même que lorsque vous jouez un scénario cinématographique où il faut au contraire éviter le littéraire ?

Le cinéma est un miracle car il dépeint l’existence. La Fontaine, Victor Hugo, cela demande de la science. Quand je monte sur scène, il y a une nécessité vitale et fondamentale de respirer le texte, de le façonner. Il existe une science de quarante ans d’obsession pour obtenir un résultat moyen. Ne pas tergiverser prend du temps.

Dans « La Petite », au début, le rôle est creux. Vous devez alors présenter ce que vous avez en vous. Pourtant, je ne savais pas du tout dans quel film je jouais… De son côté, Guillaume Nicolò a le talent de me mettre en situation sans créer, sans introduire le personnage. Il y avait peu de texte, juste la présence de l’autre, l’enfant prodige, Mara Taquin à laquelle je réponds, et puis je joue. Finalement, quand il s’agit de théâtre, c’est simple : je vous parle, je vous écoute, je vous réponds.

“Si ma vie ne s’était pas mal passée, et si je n’avais pas souffert d’insomnie, je n’aurais pas réussi dans ce rôle.”

“Le côté Luchini, c’est ce qui fait le Luchini, je ne sais plus trop ce que ça veut dire…”

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Selon l’interprétation de Joseph, vous êtes plus pur, « jusqu’aux os ». Vous pouvez éviter de faire des luchini. Avez-vous consciemment recherché ce jeu ?

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Rien n’a été pensé. Quand je suis dans le film “Grimmy” de François Ozon, jouer un idiot est une lourde tâche car, malheureusement, dans la vie, je ne suis pas stupide… ce qui n’est pas du tout une qualité pour un acteur. Le côté luchini, c’est ce qui fait le luchini, je ne sais plus trop ce que ça veut dire…

Ça me touche qu’on dise que c’est “sur l’os” parce que ça veut dire que derrière les mots, il y a quelqu’un, un être que, comme tu disais, Guillaume Nicolò a su incarner. Pour ma part, ma maturité lui a donné le peu que j’ai : ma peur. Si je n’avais pas eu des difficultés dans la vie et si je n’avais pas souffert d’insomnie, je n’aurais pas réussi à jouer ce rôle.

Qu’entends-tu exactement par maturité ?

Quand on est jeune, on fait beaucoup, on a envie d’être aimé, et puis on commence à vieillir et à lâcher prise… Pour jouer Joseph, il fallait être dans deux registres : un fond dépressif, misanthrope et un fond immense. . Vous voulez vivre la vie.

Guillaume Nicolò m’a dit : “Tu l’as en toi !” Alors, j’ai fait ce qu’il m’a dit. Je n’ai rien construit, sauf la première scène à l’aéroport où on annonce à mon personnage que son fils est mort. Et là, j’ai dû m’y rabattre, pour savoir quels clichés compter sur elle pour expliquer, ce n’était pas évident.

“La Petite” réalisé par Guillaume Nicolò, avec Fabrice Luchini, Mara Taquin, Maude Wyler. Durée : 1h33. Sortie le 20 septembre.

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