sabato, Novembre 23, 2024

Pour Ludovic de Saint-Sernin, le succès dépend d'un pantalon


àUdovic de Saint-Cernin est rusé, comme Ulysse. Mais il est plus rapide que le héros Homère : il ne lui a pas fallu dix ans pour atteindre son objectif. Son nom vous dit probablement déjà quelque chose, et pas seulement parce qu'il rime avec les noms de hauts fonctionnaires de l'État. Mais dans les antichambres du pouvoir, dans les peaux du Maroc, le jeune Ludovic de Saint-Sernin a toujours préféré le cuir uni et la chaleur des podiums, qu'il côtoyait depuis 2017.

Les fans de mode se souviendront de son premier défilé, en juin 2019, sur les terrasses du Centre Pompidou, dans une chaleur étouffante, pour son premier numéro extrêmement chaud, avec notamment un passage audacieux, sinon le premier, audacieux d'un mannequin habillé de tout et de toutes. petite chose dans une serviette éponge – avant de reprendre Balenciaga cette antienne…

Comme grand

Depuis, les premières se sont succédées pour cet homme qui a vite compris que dans le monde raréfié de la mode, tout est question d'attitude : il a toujours agi comme s'il avait les moyens des grands noms de la mode. Luxe, il suffit de voir son site Internet, qui diffuse tous les univers, des accessoires au prêt-à-porter. Chemin faisant, il navigue dans les époques et la fluidité des genres, créant sa propre esthétique, dont les pantalons en cuir rivetés qui passionnent sa communauté de followers — plus de 336 000 abonnés sur Instagram.

Conquête de l'Occident

Dans sa quête de notoriété, il faut comprendre son choix de New York pour présenter sa collection hiver 2024. Dans la guerre des capitales de la mode, l'American Council of Fashion Designers of America (CFDA) – l'équivalent de notre Fédération Haute Couture – l'a bien compris. l'intérêt d'inviter un des paons de la génération française. Le créateur, moins passionnant qu'il ne le paraissait, a lui aussi saisi sa chance, entre soif de conquérir l'Occident et s'assurer une visibilité maximale.

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Slip, cuir et fleurs

Personne ne sera déçu : Robert Mapplethorpe vous a attrapé. Pas étonnant : Ludovic de Saint-Sernin a vraiment joué avec l'univers esthétique du photographe et de sa muse Patti Smith – Enfants uniquement, ses derniers mémoires de jeunesse, est l'un de ses livres de chevet. Mais à New York, il l'a porté à un niveau supérieur avec une licence de la très puissante et très prudente Fondation Robert Mapplethorpe. Une touche culturelle synonyme d'élégance suprême.

Le résultat ? Au-delà des clins d'œil croisés à son propre monde et à celui de l'artiste – qui reprend un peu la scène sadique gay new-yorkaise, du short en cuir, toujours lui, aux ceintures de sécurité –, il a su interpréter les références dans un sac mélangé, comme les fleurs. cher à Mapplethorpe ici devenant palimpseste dans l'ombre. Jeu sur les robes et les chemises.

Et d'ailleurs, il fait partie d'une histoire de mode avant-gardiste – comme les autres Raf Simons en juin 2016 chez moi Il a déjà joué avec Mapplethorpe – sans oublier la publicité – le slip est redevenu un accessoire de mode grâce à lui et à Miucci Parda – dont le modèle en coton blanc à 390 euros a semé le chaos. Mais surtout, en célébrant le mariage de l'art et de la mode, Ludovic de Saint-Sernin rehausse le concept de sa marque : le succès ne s'arrête pas à un fil, il dépend du galbe des fesses souligné par une touche de peau.

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