venerdì, Novembre 22, 2024

On a vécu les auditions à l’aveugle en coulisse avec le directeur de casting Bruno Berbères

Je n’étais pas au courant du code vestimentaire. Dans les coulisses de La voix, les vêtements noirs sont de rigueur. Lors de la diffusion à la télé, les cellules et ceux qui s’affairent à l’arrière de la scène apparaissent comme des silhouettes discrètes, accomplissant leurs tâches primordiales dans l’ombre. Alors quand, ce 21 décembre, j’arrive aux studios du Lendit, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), en jean bleu et sweat à capuche gris clair, j’ai la sensation de détonner vulgairement.

Bruno Berbères, le directeur de casting de l’émission, ne me fait cependant aucune remarque. Je le retrouve en début d’après-midi, derrière le décor. C’est le troisième jour de tournage des auditions à l’aveugle de la saison 11 – transmis ce samedi à 21h10 sur TF1. Il a les yeux rivés sur l’écran retransmettant la performance en cours d’un candidat. « J’essaie de comprendre pourquoi ça se retournera ou pas. Là, il y a des faussetés. Il y va trop fort », se désole celui qui dit connaître « par cœur » les 125 talents qu’il a sélectionnés cette année avec son équipe : « A force, j’arrive à décodeur les expressions de leurs. Ce qui me fait mal, c’est quand je vois dans leur regard qu’ils ne sont pas bien. »

Bruno Berbères livre ses derniers conseils à une candidate de The Voice dans les coulisses des auditions à l’aveugle de la saison 11. – Fabien Randanne / 20 Minutes

A l’œuvre depuis la toute première saison, Bruno Berbères parcourt la France et la Navarre pendant des mois. Pour cette édition, pas moins de 90 dates de casting étaient à son programme. « Même à la onzième saison, quand tu es en train de préparer ta cuisine, tu ne sais jamais si ce que tu vas servir plaira », avance-t-il. Alors, il observe… « En coulisses, je regarde tout le monde. Si je vois la personne qui fait le ménage ou un cadreur s’arrête lors de la performance d’un talent, j’ai la confirmation qu’il se passe bien quelque chose. »

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« Je me méfie toujours des répétitions ou tout se passe bien »

Pendant toute la durée du tournage des auditions à l’aveugle, le directeur de casting fait des allers et retours entre les coulisses du plateau et la salle adjacente où les candidats et candidats attendent que ce soit leur tour. Ceux-ci sont convoqués par petits groupes, pour ne pas avoir trop de temps à patienter. J’y rencontre Damien Silvert, l’un des coachs vocaux de La voix. Lui, suit les talents dès les premières auditions, trois ou quatre mois en amont. « Cela permet de bien connaître leurs voix et de les accompagner jusqu’à l’enregistrement. Aujourd’hui, c’est le jour J. On a fait un échauffement vocal ce matin, et la, on se revoit une seconde fois pour discuter et déstresser. Certains ont besoin de se rassurer niveau technique. »

Pendant que nous discutons, des notes de piano se font entendre. Une candidate s’est mise à jouer. « Ne chantez pas trop ! Gardez votre énergie ! », lui conseille Bruno Berbères avant de raconter une série d’anecdotes amusantes sur l’émission. Quelques instants plus tard, il me chuchote : « Je leur parle de tout et de rien pour les déstresser. Parce que, pour eux, c’est six mois de travail qui aboutissent à ces deux minutes ou tout se joue. Il faut être complet la lors du passage sur le plateau. Pas avant, ni après. Je me méfie toujours des répétitions où tout se passe bien. »

S’il dit six mois, c’est parce qu’avant d’arriver aux auditions à l’aveugle, les talents doivent passer plusieurs étapes : une première audition face à la production de La voix, puis un prix de tonalité permettant de décider sur une chanson à défendre, une session de répétitions avec les musiciens… A chacune de ces étapes, des candidats sont écartés. Fouler le plateau du télécrochet est donc en soi un satisfecit.

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« Ah attention, Bruno s’est assis dans l’escalier ! »

Retour côté coulisses. « Elle, je l’ai identifiée dans un concours de chant à Montélimar, je glisse Bruno Berberes en désignant une jeune femme qui s’apprête à passer sur scène. Ce qu’on va voir sur le plateau, c’est ce que j’ai vu la-bas. Quand c’est calé à ce point, on ne touche pas au choix de la chanson. » Un peu plus tard, il s’habille mon attention sur une autre participante. Elle a rejoint le casting à la dernière minute et ce cas de figure se présente tous les ans. « On l’a trouvé il y a quinze jours sur les réseaux sociaux. Jusqu’au dernier moment nous sommes en quête de candidats potentiels », explique le directeur de casting, précisant qu’être convoqué in extremis est un avantage, car cela évite le stress des différentes étapes de sélection, tempé né étant un de préparation est limité .

Bruno Berbères, directeur de casting de The Voice, dans les coulisses de la saison 11.
Bruno Berbères, directeur de casting de The Voice, dans les coulisses de la saison 11. – Fabien Randanne / 20 Minutes

« Ah attention, Bruno s’est assis dans l’escalier ! », alerte une voix anonyme échappée d’un masque noir. Une manière de dire qu’il gêne le passage ? Pas du tout. « En général, quand je m’installe ici, c’est qu’il y a un truc », explique Berbères. Dans ce coin, juste derrière la scène, à deux pas du mur d’écrans qui se meut pour que les candidats accèdent au plateau, est posé un combo, c’est-à-dire, un retour écran permettant de suivre au mieux une prestations. « Elle, j’y crois beaucoup. Elle a choisi une chanson de Pomme, qui n’est pas dans la performance vocale », me dit-il, avant de se concentrer sur l’audition. Il a eu du flair : le talent en question emballe les coachs.

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« Il y en a à qui je dis que j’aimerais les revoir aux auditions dans un an »

Et quand, au contraire, les fauteuils rouges restent hermétiques à une voix, que se passe-t-il ? Bruno Berberes joue les guides et me conduit à l’autre bout des coulisses, jusqu’à un petit espace situé quelques pas derrière les sièges des coachs. C’est par là que passent les éconduits. « Manon vient à la rencontre des candidats. Elle m’appelle si ça ne va pas et je leur fais un débrief à chaud, m’informe-t-il. J’appelle certains pour en discuter après avoir laissé passer quelques jours. Pour d’autres, ce n’est pas nécessaire, ils ont compris d’eux-mêmes où ils se sont plantés. Et puis il y en a à qui je dis que j’aimerais les revoir aux auditions dans un an ou deux. C’est le cas de Marghépar exemple, qui a fait quatre tentatives avant de remporter la saison 10. »

Cette année, certains talents malheureux auront droit à une deuxième chance : Nolwenn Leroy a eu la charge de repêcher quatre d’entre eux pour l’étape suivante, celle des batailles. Cette voiture surprise n’était pas dans les coulisses ce jour-là. A moins que, masquée et vêtue de noir, je ne l’aie pas reconnue.

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