Depuis le lancement de l’offensive russe en Ukraine, le grand chef d’orchestre russe Valery Gergiev, familier et soutien de Vladimir Poutine, est dans le viseur des pays européens. Les Etats-Unis l’ont déclaré persona non grata sur le sol américain, annulant les trois concerts que le maestro devait donner au Carnegie Hall de New York à la tête de l’Orchestre philharmonique de Vienne, les 25, 26 et 27 févés Son partenaire au piano, Denis Matsuev, proche du Kremlin, s’est égallement vu déprogrammé.
Moins radicales mais tout aussi déterminés, les institutions musicales européennes ont soumis la venue de Gergiev à une condition explicite. Que celui-ci se désolidarise définitivement de la politique belliciste menée par Moscou, un ultimatum qui devrait expirer le 28 février. C’est le cas de La Scala de Milan, dont le maire, Beppe Sala, a conditionné les quatre représentations appliquées en mars à la publication rapide d’une déclaration condamnant l’invasion. « S’il ne le fait pas, nous serons obligés de mettre fin à sa collaboration », at-il désigné au Corriere della Sera. Une lettre officielle dans l’envoyé ce sens a étéée au maestro.
Même stratégie à Rotterdam, qui a d’ores et déjà décidé d’annuler le Festival Gergiev de septembre. La ville connaît bien celui qui a été directeur musical de son orchestre philharmonique de 1995 à 2008. « Dans le cas où Valery Gergiev ne prendrait pas ouvertement ses distances avec les actions du président Poutine en Ukraine, nous serons contraints d’annuler les concerts avec lui », ont fait savoir les Néerlandais.
Le son de cloche est identique en Allemagne. Dans une lettre rendue publique, le maire de Munich, Dieter Reiter, a menacé le chef de limogeage, à moins qu’il ne donne « un signe clair de distanciation vis-à-vis des attaques contre l’Ukraine, contraires au droit international (…) d’ici lundi 28 février. Dans le cas contraire, nous devrons mettre fin à notre relation contractuelle en tant que chef d’orchestre principal », at-il asséné. Ces conditions constituant le premier obstacle à la carrière internationale de Gergiev, par ailleurs patron de l’Orchestre philharmonique de Munich depuis 2015. Quant à Baden-Baden, lieu de villégiature de nombreux oligarques russes, le festival réclame des « éclaircissements » de la part du chef d’orchestre. A défaut, il annulera la résidence de l’Orchestre du Théâtre Mariinski en juillet.
« Poutine n’est pas mon meilleur ami »
En France, la Philharmonie de Paris assiste aux instructions du gouvernement. Gergiev doit se produire dans la Grande Salle Pierre-Boulez les 7, 8, 9 et 10 avril, avec l’Orchestre de Paris, puis avec son Orchestre du Théâtre Mariinski, ainsi que les 16 Munich et 17 mai avec l’Orchestre philharmonique . « On voit mal comment la Philharmonie de Paris pourrait accueillir les phalanges soutenues par le gouvernement russe, ainsi que ceux qui les dirigent », assurer le directeur Olivier Manteiqui met toutefois en garde : « Il ne faut surtout pas couper les liens avec la culture russe, la jeunesse et tous ceux qui veulent la paix. »
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