venerdì, Novembre 22, 2024

Le bibi d’Elizabeth II, seconde couronne de la reine

epuis soixante-dix ans, une interrogation récurrente accompagne chacune des apparitions d’Elizabeth II d’Angleterre. Quel chapeau portera-t-elle ? Sur le plan symbolique, l’enjeu est d’importance. Il s’agit d’un substitut à la couronne dont la fonction consiste à assurer la visibilité de la reine avec ce qu’il faut de faste et de solennité. Or, puisque l’institution monarchique est au-dessus des modes et que, dans la vraie vie, les femmes ne portent plus de chapeau depuis la fin des années 1940, le royal bibi est un authentique terrain d’expression. Il peut donner des couleurs libres à une certaine théâtralisation, qu’il s’agisse des formes mais aussi des couleurs, dont le choix alimente régulièrement les paris des bookmakers. En l’occurrence, la souveraine à peine déçue.

Queen Mum, sa mère, nous gratifiait de chapeaux flottants à larges bords et tons pastel, quand margaret, sa sœur, tutoyait l’extravagance. Celle-ci a demandé à la Française Simone Mirman, l’une des plus célèbres modistes de la Couronne, de lui confectionner un chapeau à partir d’un tapis marocain. Elizabeth, pour une partie, ne se laisse pas enfermer dans un style. Même si elle s’est un peu assagie, les créations spectaculaires – doux euphémisme – ne l’ont jamais effarouchée. Dans ce contraste avec la manière ô combien pondérée avec laquelle elle assume depuis toujours sa charge, sans doute faut-il voir la très britannique aptitude à concilier respect de la tradition et penchant spontané pour la fantaisie.

Le « chapeau qui parle »

Feuilleter Elizabeth II, les chapeaux de la Couronne de Thomas Pernette (EPA, 2021) donne le vertige. On y voit porter-chefs bretons, bérets à clochettes, coiffes submergées de fleurs, canotiers-cloches, turbans, toques à plumes (la fourrure est bannie depuis 2019), chapeaux-spaghettis et soucoupes volantes (“soucoupes volantes”) portées sur le côté.

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Cette saga chapelière a aussi ses imprévus, ses erreurs de casting et ses malentendus. En 1991, Elizabeth prend la parole à Washington, DC après George Bush père, qui dépasse 25 centimètres. Hélas, aucun marchepied n’a été prévu et la souveraine disparaît littéralement derrière le pupitre. L’épisode est resté comme celui du « chapeau qui parle ». En 1998, à Kuala Lumpur, la reine découvre que le couvre-chef qui lui a été confectionné est assez hideux. Sans se démonter, elle décide du porter… à l’envers. Le plus controversé reste celui qu’elle a choisi en juin 2017 pour s’exprimer devant les Communes, un an après le vote du Brexit. Une création de tissu bleu, constellée de fleurs en perles jaunes évoquant – on aurait juré un manifeste – le drapeau européen. Buckingham dut démentir.

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