Le père FourasPasse-Partout, un trésor gardé par des tigres… Tous ces éléments apparaissaient déjà dans le premier épisode de Fort Boyard diffusée en juillet 1990. Pourtant, trente-deux ans plus tard, la production de l’émission a décidé de se séparer de l’un de ces emblèmes. D’après nos informations, à partir de cet été, les fans découvriront qu’il n’y aura plus aucun félin dans la 33e saison du jeu de France 2.
« Je sens qu’il y a un mouvement de fond sociétal que l’on doit entendre sur la protection des gros animaux et notamment des félins », explique la productrice Alexia Laroche-Joubert une 20 minutes. Si elle a choisi de ne plus faire entrer les tigres dans l’enceinte du fort, c’est parce qu’elle a trouvé un accord avec Thierry Le Portier, le propriétaire et éleveur des tigres, et France Télévisions. « Nous allons lui verser une somme très importante qui lui assure la nourriture et les soins des tigres jusqu’à ce que nous ayons prévu d’être leur mort naturelle », révèle-t-elle.
« Je n’avais pas à retirer les tigres avant 2024 »
A la fin de l’année dernière, le Parlement a adopté une proposition de loi visant à “lutter contre la maltraitance animale” et prévoyant l’interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques. « Barbara Pompili n’y est en rien dans cette décision, c’est important de le dire, assure Alexia Laroche-Joubert. Je n’avais pas à retirer les tigres avant 2024 donc on aurait pu tourner deux saisons supplémentaires. Je ne le fais que parce que je considère que c’est un mouvement important à faire pour nos téléspectateurs. »
D’ailleurs, il y a deux ans, avant que le projet de loi ne soit adopté, la production avait fait le choix de ne pas remplacer le tigre Kali, âgée de 15 ans, à l’heure de sa retraite. « C’est une décision difficile que j’ai mûrement réfléchie depuis trois ans, appuie Alexia Laroche-Joubert. C’est bien gentil de les enlever de certains espaces mais encore faut-il savoir ce qu’ils vont devenir. » Grâce à l’accord signé avec France Télévisions et le prestataire qui accompagne l’émission depuis trente ans, il est possible pour Fort Boyard de se séparer de ses mammifères en toute sérénité.
Pas de mouvement significatif de la part du public
Cela fait plusieurs saisons que la question de la présence des tigres dans le programme est diffusée durant l’été. Plusieurs associations de protection des animaux se sont étendues et la participation du journaliste Hugo Clément, qui avait refusé de participer aux épreuves impliquant des animaux, a relancé le débat.
« Il n’y a pas eu de mouvement de téléspectateurs, je pense que c’est plus un mouvement de société », témoigne la productrice qui en appelle aux politiques. « Que se passe-t-il après ? Il y a des fonds privés mais peut-être que des fonds publics peuvent être appelés à la rescousse de soigner qui s’occupe des animaux avec une ferveur énorme », remarque-t-elle.
Dans le cadre de l’émission, les tigres n’étaient présents sur le fort qu’une vingtaine de jours par an lors du tournage au printemps. Désormais, lors de cette période de l’année, ils resteront dans la réserve animalière de Thierry Le Portier.
Veiller à garder « l’esprit des tigres »
Alors que les dates des enregistrements de la saison ne sont pas encore calées, les équipes du jeu estival de France 2 sont toujours en train de travailler pour pallier le vide provoqué par le départ des félins. « Il y a des manières de faire vivre cet univers par l’esprit des tigres, qui est un aspect très important pour notre public. On est en train d’expérimenter des choses, on est encore en réflexion artistique », commente Alexia Laroche-Joubert.
La question d’incruster des images des tigres, filmés lors des saisons précédentes, a même été à l’étude. « Ce n’est pas la direction que l’on a price même si ça ne veut pas dire que l’on ne la prendra pas », indique la productrice. S’ils ne sont plus à l’intérieur de l’édifice, les rugissements des félins pourraient donc se faire entendre au détour d’une cellule.
“Impossibile scrivere con i guantoni da boxe. Organizzatore freelance. Analista appassionato. Amichevole piantagrane. Drogato di pancetta.”