unennie Ernaux est la Personnalité Culturelle de l’Année. Elle est aussi, avec ses livres (un peu) et ses déclarations (beaucoup), un symbole des tensions politiques et sociétales. Depuis qu’elle a reçu le prix Nobel de littérature début octobre, des frontières atypiques sont apparues dans la création. Elle est aimée à gaucheou vilipendé ou rabaissé à droite. Même sa manière, considérée comme simple par tous, génère alors des opinions fortes : il est loué pour sa brutalité, et ridiculisé pour sa banalité.
Lorsque Modiano a reçu le prix Nobel en 2014, personne ne lui a demandé pour qui il votait. Idem en 2008 pour Le Clézio, mais défenseur défavorisé. Plus largement, les Bibles de Stockholm sont protégées par le Pacte de non-agression, d’autant plus que leur récompense mérite également une reconnaissance nationale.
Le destin d’Erno est atypique. Le cas a été identifié par l’universitaire proustien Antoine Compagnon N.V. Opérations A partir du 9 décembre : “Ses livres m’attirent autant que ses forums me dérangent.” Entre le citoyen et l’artiste, deux Ernaux se nourrissent et s’immiscent l’un dans l’autre. Il est vrai qu’elle y va assidûment, non sans courage. Elle a 82 ans, antilibérale, et vit sous Macron dans un “Communauté presque irrespirable”La défense “Assurance” « Des gilets jaunes », trouve-t-il ” Normal “ Les actes de désobéissance civile et les actions des black blocs (en PoliticienDouzième).
Honte de la honte
Il détruit le féminisme classique, Blancs, bourgeois, islamophobie (dans un Politicien, toujours), préférant les luttes intersectionnelles, ce qui l’amène à voir le port du voile en France comme une option sans restriction. Dans cette logique, En 2017, Houria Boutelja soutient la polémiquefondateur des Indigènes de la République, à qui l’on doit, entre autres, cette formule : Pour le Sud, l’Holocauste est – si je puis dire – moins qu’une élaboration. »
Typique des clivages à gauche, Annie Ernoux déchante du Parti socialiste, devenu proche de La Française. Ce transfert n’explique pas à lui seul la circonstance politique qui caractérise l’écrivain. Là, son œuvre, moins romanesque que récits autobiographiques – la honte d’avoir honte d’appartenir à une famille aux moyens modestes – est souvent écrite à la première personne.
Cependant, il y a un océan entre les mots et le travail d’Erno. Les thèmes existentiels concrets de sa vie de femme, portés par une écriture vivante, la placent à distance des discours politiques emphatiques, y compris dans les années (2008), abrégé de ses autres livres, dans lequel elle observe la société française sur plusieurs décennies à travers un « nous » mystérieux qui joue son ressort sur l’intime et le social.
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