DJ Barbara Butch, la star de la table qui jouait les drag queens lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques vendredi soir à Paris, a déposé plainte pour harcèlement électronique aggravé, menaces de mort et injures publiques aggravées, a-t-on appris mardi. L’artiste française, militante féministe et lesbienne, avait dénoncé la veille sur Instagram avoir été depuis sa performance “la cible d’autres harcèlements électroniques, notamment violents”.
Des messages de “de plus en plus d’extrémisme”.
Son avocate, Mme Barbara Butch, a déclaré que Barbara Butch avait été « menacée de mort, de torture et de viol » et avait fait l’objet de « nombreuses insultes à caractère antisémite, homophobe, sexiste et haineux ».e Audrey Masalati. L’artiste, de son côté, s’est justifié : “Si j’ai d’abord décidé de ne pas parler publiquement jusqu’à ce que les haineux se calment, les messages que je recevais sont devenus plus extrêmes.”
Enquête sur des « messages discriminatoires »
Suite à cette plainte, une enquête a été ouverte. Le ministère public a précisé que le Centre national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a saisi mardi l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH) « avec une enquête sur des messages discriminatoires fondés sur la religion ou le sexe ». Des directives qui lui sont adressées ou publiées sur Internet et signalées par Pharos, plateforme de signalement de contenus illégaux sur Internet.
Selon le procureur, « ces faits sont susceptibles d’être qualifiés d’insultes aggravées par des discriminations, des menaces de mort et une provocation publique d’atteintes délibérées à la vie ou à l’intégrité physique des personnes ».
Son avocat, M.e Mon divertissement. « Ce geste du PLNH est très puissant car il signifie que les faits sont pris au sérieux […] Elle a ajouté que l’enquête pourrait être menée dans le cadre de l’entraide pénale internationale.
“Ils n’ont pas les moyens de représenter la France.”
“Ceux qui attaquent Barbara Buch le font parce qu’ils ne supportent pas sa capacité à représenter la France, parce qu’elle est une femme, une lesbienne, une grosse femme, une juive… Le problème, c’est leur fanatisme et leur obscurantisme”, a-t-elle dénoncé le mouvement.e Audrey Msellati.
Elle a ajouté : “En l’attaquant, ils s’attaquent aux valeurs, aux droits et aux libertés de la France, qu’elle représente par sa présence dans l’espace public, et surtout par le fait qu’elle se produise pour son pays sur la scène mondiale”.
Barbara Butch a joué lors du panel intitulé “Celebration”, en commençant par l’image d’un groupe attablé, comprenant plusieurs drag queens célèbres (Nicky Doll, Paloma et Pesh, reconnaissable à sa barbe blonde), que certains ont interprétée comme… Se moquer de Jésus. « Le dernier repas avec ses apôtres, le dernier souper.
Une scène très critiquée
Cette séquence a été vivement critiquée par les responsables politiques d’extrême droite, notamment en France et en Italie, mais aussi par Donald Trump, qui l’a qualifiée de “honte”, tandis que l’épiscopat français a dénoncé “des scènes de ridicule et de moquerie du christianisme”. « Le respect de Jésus-Christ est incontestable […] Pour les musulmans. Nous condamnons ces insultes dirigées contre des figures saintes des religions célestes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné “l’immoralité” de la cérémonie. “Je contacterai le Pape à la première occasion pour partager avec lui l’immoralité commise contre la chrétienté et contre tous les chrétiens. Les Jeux olympiques ont été utilisés comme un instrument de perversion qui corrompt la nature humaine”, a déclaré mardi le chef de l’Etat avant une réunion. de son parti.
De son côté, le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture, Thomas Joly, nie qu’elle ait été inspirée par la Cène, et confirme qu’il s’agissait « plutôt d’organiser une grande fête païenne liée aux dieux de l’Olympe ».