lunedì, Novembre 25, 2024

Marion Cotillard, une actrice entre deux rives

Par Samuel Blumenfeld

Publié aujourd’hui à 00h36, mis à jour à 05h35

C’était un jour, au tout début des années 2000, où elle n’avait pas les idées claires. Marion Cotillard, 25 ans à l’époque, est entrée précipitamment dans une agence de voyages. La boutique allait fermer, elle a juste eu le temps d’acheter un billet pour Bombay. Elle est ensuite rentrée chez elle dans un état second, a bouclé sa valise et s’est rendue à l’aéroport avec une seule certitude : aller à Goa.

Marion Cotillard était déjà une actrice remarquée, elle avait tenu l’un des rôles principaux de Taxi (1998) et Taxi 2 (2000), des productions de Luc Besson. Elle n’était plus la débutante qui, à 21 ans, avait été prise pour un rôle de figuration dans Commentaire je me suis disputé (1996), le deuxième long-métrage d’Arnaud Desplechin. « J’avais été frappée à l’époque par son perfectionnisme, la cohérence de son univers », commente aujourd’hui Marion Cotillard, rencontrée dans un hôtel parisien ou elle fait la promotion du nouveau film du cinéaste, Frère et sœur, en compétition à Cannes et en salle le 20 mai. Mais de là à se sentir une comédienne qui compte, susceptible de survivre à l’engouement d’un instant, d’un réalisateur… Marion Cotillard avait un problème d’image. Ou plutôt, de la bonne image.

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A Goa, au cours de ce voyage initiatique où la moindre parole prend soudain valeur d’oracle, dans cet espoir, parfois un peu naïf, que l’Orient agisse comme un révélateur, un Indien lui tue a dit tantré : ne deviendra pas une étoile internationale.

De retour à Paris, Marion Cotillard découvrait un message de Tim Burton : il lui offrait un rôle dans Gros poisson (2003). A travers la proposition d’un des réalisateurs américains les plus en vue s’annonçait la promesse d’une carrière aux Etats-Unis. Tout était soudain sur le point de basculer.

La plus américaine des stars françaises

Vingt-deux ans après son aventure indienne, Marion Cotillard s’est méticuleusement constituée une image d’actrice américaine. La comédienne, dont le père était mime et la mère tragédienne, à la tête d’un théâtre itinérant, a aujourd’hui une stature de star hollywoodienne. Elle a réussi là où ses consœurs françaises, depuis Claudette Colbert dans les années 1930, une éternité, donc, ont échoué.

« Comment un film français avec une actrice française a-t-il pu remporter un Oscar ? », se demande encore aujourd’hui Marion Cotillard

Catherine Deneuve n’a fait que passer à Hollywood, pour La Cité des dangers (1975), de Robert Aldrich. Isabelle Adjani, après avoir été nommée à deux reprises à l’Oscar de la meilleure actrice pour L’Histoire d’Adèle H. (1975), de François Truffaut, puis Camille Claudel (1988), de Bruno Nuytten, n’a jamais persévéré outre-Atlantique, réalisant une carrière américaine en pointillé : Conducteur (1978), de Walter Hill, Ishtar (1987), d’Elaine May, Diabolique (1996), avec Sharon Stone.

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